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Mettre un terme à la violence contre les enfants dans la famille – Travailler ensemble pour accélérer les progrès

Le 23 septembre, Arigatou International Genève a organisé, en collaboration avec l’Initiative globale pour mettre un terme aux châtiments corporels des enfants, une session parallèle à la 27ème session du Conseil des droits de l’homme intitulée “Mettre un terme à la violence contre les enfants dans la famille – Travailler ensemble pour accélérer les progrès”. L’objectif de cette session était de discuter et identifier les mesures concrètes pour accélérer les progrès afin de mettre un terme à toute forme de violence contre les enfants dans la famille.

Le panel était composé d’experts dans le domaine de la violence contre les enfants: Mme. Elda Moreno, assistante spéciale et chef du bureau de la représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la violence contre les enfants; Dr. Susan Bissell, directeur adjoint, chef de la protection des enfants, division des programmes, UNICEF; M. Peter Newell, coordinateur de l’Initiative globale pour mettre fin aux châtiments corporels des enfants; et Mme. Maria Lucia Uribe, secrétaire général du Conseil interreligieux pour l’éducation éthique des enfants et directeur d’Arigatou International Genève. Le débat s’est intéressé aux progrès pour mettre fin aux châtiments corporels dans la famille, aux défis, aux bonnes pratiques ainsi qu’aux mécanismes préventifs, notamment les méthodes parentales positives.

Mme. Moreno a abordé le rôle important de la famille dans la protection des enfants et noté que la famille peut devenir le lieu où les enfants subissent des violences qui ne seront souvent pas rapportées. Elle a souligné l’importance de promouvoir les méthodes parentales positives en tant qu’une mesure d’intérêt public, de faire en sorte que le châtiment corporel dans la famille soit interdit par la loi, d’investir dans la petite enfance, d’apporter du soutien aux parents et tuteurs, ainsi que de développer des partenariats stratégiques. Elle conclut que la prévention et l’interdiction de la violence contre les enfants dans la famille doivent obtenir plus de soutien de la part de la population.

Dr. Bissell a exposé les résultats du nouveau rapport de l’UNICEF, Hidden in Plain Sight (disponible en anglais), qui contient des données et une analyse statistique sur la violence contre les enfants. Une publication complémentaire, intitulée Ending Violence Against Children: Six Strategies for Action (disponible en anglais), fournit des preuves concrètes de ce qui marche pour faire face à la violence. Dr. Bissell a apporté plus de précisions sur la première stratégie qui consiste à apporter du soutien aux parents, tuteurs et familles et fourni des exemples de programmes et de bonnes partiques. Elle a également mis l’accent sur l’importance d’appliquer les lois et politiques qui interdissent la violence contre les enfants.

M. Newell a souligné l’anomalie extraordinaire que représente la persistante acceptation sociale et légale du châtiment corporel des enfants dans la famille et le niveau bas auquel les enfants sont placés, en tant qu’individus et détenteurs de droits. Il a souligné la nécessité pour les états d’introduire des lois qui interdissent la violence contre les enfants dans la famille et fait référence au cas de la Suède, premier pays à avoir interdit tout châtiment corporel des enfants. M. Newell a cité certaines des recommendations issues d’une conférénce organisée par le ministère suédois de la santé et des affaires sociales en juin dernier, notamment la nécessité de rappeler systématiquement le problème lors de l’Examen Périodique Universel à travers des questions et des recommendations; d’attirer l’attention sur les effets des châtiments corporels; enfin de plaidoyer pour leur interdiction sous tous les angles, y compris celui du sexe et de l’invalidité.

Mme. Uribe a traité de la violence directe, structurelle et culturelle à l’encontre des enfants dans la famille et de l’importance de défier les normes culturelles et religieuses qui justifient la violence contre les enfants. Elle a souligné l’importance d’utiliser diverses approches pour faire face au problème et de fournir aux parents, à travers les méthodes parentales positives et les programmes de sensibilisation, des alternatives pour élever leurs enfants sans avoir recours à la violence. Elle a présenté la Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants, une initiative d’Arigatou International, et un exemple au Cambodge où l’UNICEF, Save the Children, Investing in Children and their Societies (ICS) et le ministère pour le culte et la religion travaillent avec les dirigeants religieux pour promouvoir les méthodes parentales positives.

Les discussions qui ont suivies entre les intervenants et le public ont conclus qu’il y a un élan pour faire face à la violence contre les enfants dans la famille et que plusieurs secteurs dialoguent actuellement afin de prioriser le sujet. L’état doit jouer un rôle plus important pour apporter du soutien aux familles, non seulement à travers l’éducation, mais également sous d’autres aspects, et tout particulièrement aux familles touchées par la pauvreté et les problèmes qui y sont structurellement liés. Les débats ont aussi mis l’accent sur le rôle des médias pour aider à faire circuler les informations sur l’impact de la violence contre les enfants dans la famille et fournir des moyens simples d’expliquer aux parents l’influence négative que la violence peut avoir sur les enfants. Il y a aussi besoin de récolter plus de données, délargir la collaboration entre les différents acteurs, ainsi que d’inclure la violence contre les enfants comme un aspect important de l’agenda post-2015.

Le public était composé de divers représentants du bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, des missions gouvernmentales auprès de l’ONU, des ONG et du milieu universitaire. Un rapport complet sera bientôt disponible.

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